Le ballon rond qui rassemble lors de la Coupe d’Afrique des Nations, CAN 2023, ne suscite pas seulement des émotions quand des buts marqués ou ratés. Il sert aussi pour des temps forts de plaidoyer pour l’application de l’article 8 de la Convention relative aux droits des enfants : « Les enfants ont droit d’avoir leur propre identité, c’est-à-dire un document officiel disant qui ils sont et précisent leur nom, leur nationalité et leurs relations familiales. »
UNICEF Burkina Faso/2024/Cisse
Smarty, artiste musicien, ambassadeur de bonne volonté de l’UNICEF et les U-Reporters se sont associés pour plaider une identité légale pour chaque enfant.La 34ᵉ édition de la CAN se tient du 13 janvier au 11 février 2024 en Côte d'Ivoire, impliquant la participation de vingt-quatre (24) nations africaines, dont le Burkina Faso. Cet événement, tout en captivant les populations du pays hôte, exercera une influence marquée sur les enfants, les jeunes, les femmes et les hommes de tout le continent tout au long du mois. « Mon nom est éducation ; mon identité mon droit ; mon nom est personne ». Depuis, le 13 janvier ces messages clés résonnent pour sensibiliser les parents, les décideurs et les responsables gardiens d’enfants sur les avantages d’avoir une identité légale, aussi de les inviter à enregistrer les enfants à la naissance.« Soyons des champions de l’enregistrement des naissances », c’est avec ces propos que Smarty a invité sa communauté à le rejoindre dans la campagne « #MonNom »
En effet, Smarty et Hugues Fabrice Zango, les deux ambassadeurs de bonne volonté de l’UNICEF au Burkina Faso, se sont activement engagés dans la sensibilisation des communautés sur l’enregistrement des naissances, en utilisant leur image et notoriété pour que le message aille le plus loin possible.
Le Gouvernement du Burkina Faso, l’UNFPA et l’UNICEF ont officiellement lancé la campagne « CAN 2023 » le 30 janvier à Pazzani, un site de déplacés internes à Ouagadougou, sous le thème : « Jeunes, tous engagés pour la paix, la cohésion sociale et l’enregistrement des naissances ». Alors que le football rassemble surtout les jeunes, les U-Reporters ont contribué à la campagne sur l’enregistrement des naissances, en participant dans la production des vidéos pour toucher leurs pairs et en renforçant la cohésion sociale autour de la CAN.« Le Gouvernement et le système des Nations Unies ont pensé que cette Coupe d’Afrique des Nations est une belle opportunité pour renforcer la cohésion sociale qui ne peut se faire sans la jeunesse qui constitue plus de trois quarts de la population du Burkina Faso », a dit Bilal Sougou, chef de la Protection de l’enfant à l’UNICEF.
La campagne a débuté le 13 janvier sur les réseaux sociaux. Les populations de Fada N’Gourma, Kaya, Ouahigouya, Tenkodogo, Dori et Ouagadougou auront l’opportunité de suivre les matchs sur un grand écran et participer aux séances de sensibilisation sur l’enregistrement des naissances. Cette campagne vise à sensibiliser efficacement la population du Burkina Faso, notamment les personnes déplacées internes, les adolescents et les jeunes, sur l'enregistrement des naissances à travers les médias de masse, les réseaux sociaux et les activités éducatives et interactives.« Le premier droit dont dispose une personne, c’est d’être enregistré à l’état civil afin qu’il ait une identité. L’enregistrement des naissances donne accès à tous les autres droits et aux services sociaux », a ajouté Sougou.Au Burkina Faso, seuls 7 enfants de moins de cinq ans sur 10 sont enregistrés à l’état civil. Une situation qui s’est aggravée avec la crise sécuritaire qui a fait plus de deux millions de déplacés internes dont 58% d’enfants.
Des jeunes de Pazzani engagées pour la cohésion sociale au sein de leurs communautés.
« Pourtant, pour pouvoir accéder aux soins de santé, à l’éducation, l’action sociale, il faut exister. Exister légalement signifie être identifié. La première identification qu’on peut donner à un enfant pour sa sécurité et sa protection, c’est de l’enregistrer dès sa naissance. Chers parents, enregistrez vos enfants pour leur sécurité et protection », a plaidé Sougou.
Le Burkina Faso, à l’instar de la plupart des pays africains, est caractérisé par la jeunesse de sa population. Selon le Recensement général de la population et de l’habitat 2019, 77,9% ont moins de 35 ans, ce qui constitue à la fois une force et un potentiel énorme de développement social et économique.
Cheikh Mohamed Tidiane MBENGUE, Représentant Résident Adjoint de l’UNFPA, délivre son discours au lancement de la Campagne « CAN 2023 ».
« Toutefois, la jeunesse a de nombreux défis à relever, notamment en termes d’accès aux services de santé sexuelle et reproductive, aux services d’état civil, et d’assumer leur rôle en tant qu’acteurs de promotion de la paix et de la cohésion sociale », s’est exprimé Cheikh Mohamed Tidiane MBENGUE, Représentant Résident Adjoint de l’UNFPA.
Par cette campagne, plus de 60 000 enfants, adolescents et jeunes auront l'opportunité de suivre les matchs de la CAN, tout en recevant des informations sur l'enregistrement des naissances et renforcer leurs connaissances. Au total, plus de 10 millions de Burkinabè seront sensibilisés grâce à la diffusion de quatre spots à la télévision nationale RTB.
https://youtu.be/5bJGOfZT9aI
