Aïda Compaoré ne veut pas être en reste pour ce qui est du développement de sa communauté. Elle s’est disposée comme une actrice de changement en faveur des enfants, des adolescents et des jeunes.
L’engagement communautaire chez Aïda émane d’un constat empathique.
« Je lisais souvent des rapports présentant des chiffres exorbitants sur la situation de malnutrition des enfants, surtout dans les zones affectées par la crise au Burkina Faso. Cela me rendait triste et je voulais apporter une aide pour une bonne nutrition des enfants », a fait savoir la jeune fille.
Au Burkina Faso, la malnutrition a connu une hausse fulgurante dans les zones à forts défis sécuritaires. Au total, 15 des 25 communes et localités enquêtées en juillet 2023 dans les régions de la Boucle du Mouhoun, du Centre-Nord, du Nord, du Sahel, de l'Est et du Centre-Est, affichent des taux de malnutrition élevés, tandis que sept autres ont des taux très élevés, plafonnant au-dessus de 15 pour cent.
Après l’obtention du Baccalauréat, Aïda n’a pas eu du mal à choisir sa formation universitaire. L’action humanitaire est ce qui la seyait, en conformité avec ses aspirations professionnelles, aussi avec son âme de bénévole.
En année de licence, ayant acquis des connaissances et compétences académiques dans la fabrication de la farine enrichie, Aïda s’enthousiasme d’apporter une solution à la malnutrition des enfants.
« Je fabrique la farine enrichie que je mets à la portée de mes proches pour lutter contre la malnutrition, et ils ont apprécié les résultats satisfaisants de cette première expérience », explique-t-elle
Ayant été convaincue par les missions des U-Reporters dont l’engagement était contagieux, Aïda Compaoré rejoint en 2020 l’équipe, à la suite du passage d’un club au sein de son institut de formation pour une communication sur l’engagement communautaire des adolescents et des jeunes.
« Au sein des U-Reporters, je suis engagée dans la formation sur la santé sexuelle et reproductive. Et chaque deux semaines, je tiens des rencontres avec une équipe de 20 adolescents, soit 15 filles et 5 garçons », dit-elle.
Aida porte un intérêt particulier à la question taboue de la santé sexuelle et reproductive, et pour cause. Ayant été victime d’un manque criard de dialogue à ce propos avec ses parents pendant son adolescence, la jeune-fille de 23 ans a reçu une formation à l'Association Burkinabé pour le Bien-être Familial (ABBEF) en partenariat avec U-Report. C’est ainsi qu’elle a décidé d’être un relais communautaire et briser les barrières et les idées préconçues.
En septembre 2023, Aida a été formée sur la protection contre l’exploitation et les abus sexuels (PSEA) à Ziniaré par l’UNICEF et le Ministère de la jeunesse. Après cette formation qui a réuni 65 adolescents et jeunes avec à la tête les représentants de 49 clubs U-Report provinciaux, elle s’est engagée dans la sensibilisation sur le PSEA au sein des communautés afin de réduire les risques d’exploitation et d’abus.
Aïda reconnait que le jeunesse constitue une force motrice pour le développement d’une nation, et elle voudrait amener d’autres jeunes à s’engager pour leurs communautés. Elle n’hésite pas de saisir toute opportunité pour leur faire découvrir la plate-forme U-Report, comme lors de la journée des Nations Unies, le 24 octobre.
« Je suis venue animée le stand de l’UNICEF. J’accueille les visiteurs et présente aux jeunes la plateforme U-Report, et les aide à s’inscrire en envoyant « BURKINA » par SMS au numéro 3350. C’est 100% gratuit », décrit Aïda.
En collaboration avec l’unité engagement des jeunes de l’UNICEF, Aïda soutient la campagne U-Report dans la programmation d’envoi de quelques lots d’encouragement aux jeunes qui ont pu inscrire bon nombre d’autres jeunes. Elle identifie ceux qui inscrivent le plus de personnes et leur envoie des gadgets comme des stylos, des blocs-notes, des t-shirts, des gourdes, etc.
« J’encourage les jeunes à s’engager pour leur bien-être, celui des enfants et des adolescents. U-Report est une plateforme pour renforcer notre engagement communautaire. Faisons-en un usage utile », invite Aïda.
Le Burkina Faso compte plus de 333.000 U-Reporters dans toutes les 13 régions du pays. Au-delà de l’aspect numérique, ce sont des jeunes engagés pour le changement de comportement et la promotion de bonnes pratiques dans leurs communautés. Sur la plateforme U-Report, on trouve un centre d’information communément appelé ChatBot qui sensibilise sur la santé reproductive et sexuelle ainsi que sur la prévention et la protection des abus sexuels.